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Les papeteries de condat (24) officiellement placées en redressement judiciaire
Source : France 3 - Écrit par Rémi Surrans et Serge Guynier - Publié le22/10/2025
"C'est un ouf de soulagement" : les papeteries de Condat officiellement placées en redressement judiciaire, mais sentiment mitigé pour les syndicats…
Le Tribunal de commerce de Bordeaux a acté le redressement judiciaire des Papeteries de Condat, basées en Dordogne, mercredi 22 octobre. Cette décision fait suite à une demande du nouveau directeur de l'entreprise. Les dettes sont gelées, et des candidatures de repreneurs vont être étudiées.
Quarante-huit heures après une demande surprise du PDG des Papeteries de Condat Dominique Bernard, le Tribunal de commerce Bordeaux a accepté le placement en redressement judiciaire de la société mercredi 22 octobre.
150 millions d'euros de dettes
Résultat, les 150 millions d'euros de dettes - dont 80% sont dus au groupe Lecta qui détient Condat - sont gelés pour le moment. "C'est un ouf de soulagement", reconnaît Philippe Delord, élu du CSE de l'entreprise, à la sortie de l'audience. "On espère de tout cœur que la direction va essayer de retrouver un ou plusieurs repreneurs qui seront intéressés."
Car le plus dur est à venir pour que Condat survive. Désormais, ce spécialiste de la papeterie est sous la protection du tribunal de commerce, et sera accompagné par deux administrateurs judiciaires. "Il y a urgence. L'entreprise perd 1,5 million d'euros par mois", rappelle Dominique Bernard. "C'est dans ce cadre-là qu'on travaille à la reprise."
Le timing d'une potentielle reprise inquiète les salariés
Ce dernier est déjà la recherche d'un repreneur. Il a reçu les candidatures de neuf investisseurs intéressés, et poursuit les discussions avec cinq d'entre eux. "Les deux administrateurs vont leur demander de se positionner pour un 1e tour dans un mois", explique le dirigeant. À l'issue de ces discussions, un 2e tour devrait avoir lieu. Généralement, les candidats sont invités à améliorer leurs offres lors de cette seconde session.
Ce processus doit aller vite. "Monsieur Bernard nous dit qu'il a jusqu'à la fin de l'année pour vendre Condat. C'est ce délai qui nous inquiète, car ça nous paraît difficile à réaliser", nuance Philippe Delord. Deux-cent-vingt salariés sont en sursis, et suivent ces pourparlers avec anxiété. "C'est légitime. À nous de trouver une solution", rétorque Dominique Bernard.
Ce redressement judiciaire sera officialisé ce mercredi soir, 22 octobre, par le Tribunal de commerce. Depuis plusieurs années, les Papeteries de Condat subissent de plein fouet la crise économique. Les droits de douane américains et les hausses des coûts énergétiques ont ébranlé le marché européen. L'entreprise a déjà adopté un plan social en 2023.