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L'etat envisage un apport en capital pour sauver l'usine chapelle darblay

Source: Les Echos - Par Matthieu Quiret - Publié le 4 juin 2025

Le modèle économique de la reconversion de la papeterie normande fait l'objet d'une bataille d'experts. Le gouvernement, qui promet toujours de soutenir le projet, envisage un investissement en fonds propres, selon nos informations.

L'Etat ne renonce pas au projet Chapelle Darblay et pourrait même participer en fonds propres pour le sauver. Cinq après la fermeture de cette papeterie industrielle située près de Rouen (Seine-Maritime), la reconversion du site étudiée par le canadien Fibre Excellence reste au point mort.

Il manque une cinquantaine de millions d'euros de prêt pour garantir l'emprunt de 160 millions d'euros dont a besoin l'industriel afin de financer les plus de 240 millions d'euros d'investissements nécessaires à la relance du site, pour cette fois produire du carton.

Après bien des options imaginées, Bercy et Matignon envisagent, selon nos informations, de recourir à un apport en capital dans la future société de projet qui porterait l'opération. D'après plusieurs sources, l'Agence des participations de l'Etat pourrait être mise à contribution, mais d'autres leviers, comme l'accélérateur FTS de France 2030, ne sont pas exclus. Avec une condition sine qua non : que Fibre Excellence obtienne son prêt.

Bataille d'études

Jusqu'ici, les banquiers ont renoncé à s'y risquer. La Caisse des Dépôts et Bpifrance, sollicités pour boucler le tour de table, ont également montré peu d'enthousiasme.

Pour justifier cette position, la banque publique a fait valoir, selon nos informations, les conclusions d'une étude menée par un cabinet de conseil pointant la fragilité économique du projet. Le marché de l'emballage carton n'est pas assez florissant, et deux autres projets de cartonnerie en France menaceraient celui de Fibre Excellence.

Pire, cette étude pointe le fait que la plupart des employés de l'ex-papeterie auraient retrouvé du travail à la concurrence. La relance du site impliquerait donc de retourner débaucher ces expertises. Enfin, toutes les parties prenantes pointent des coûts réévalués à la hausse avec l'inflation. « On parle maintenant de 75 millions d'euros d'aide publique en tout », s'étrangle un financier.

Fibre Excellence, qui a fait travailler un autre cabinet de conseil français renommé, continue de défendre son modèle d'affaire. Dans l'entourage de l'industriel, on pointe les hypothèses très défaitistes prises en compte dans cette expertise, avec des prix de revente du carton en Europe 30 % plus faibles que ceux prévus par le papetier canadien.

Un reliquat de 27 millions

Face aux deux autres projets concurrents, Fibre Excellence estime être le seul à pouvoir s'appuyer sur une garantie d'approvisionnement en papier-carton recyclé de dix ans, apportée par son partenariat avec Veolia. Quant à la question de la main-d'oeuvre, le bassin industriel disposerait de suffisamment de techniciens qualifiés dans la papeterie.

Dans cette bataille d'experts, Bercy et Matignon continuent, eux, de défendre la viabilité du projet. Le gouvernement considère que la hausse de la facture est compensée par l'élargissement du tour de table, avec la mobilisation récente de la métropole de Rouen et la région Normandie. Il reste pour l'Etat à trouver un reliquat de 27 millions d'euros.

Autant de promesses qui ne rassurent plus les promoteurs du projet et les représentants du personnel qui le défendent inlassablement depuis des années. Fibre Excellence lui-même ne veut plus s'exprimer sur le sujet tant qu'un engagement concret n'est pas confirmé.