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L’industrie papetière confrontée à une polycrise

Source: usinenouvelle.com publié le 23 mars 2023 par Henri Saporta


Après une année 2022 compliquée, Copacel ne fait aucune prévision pour 2023

Pour sa première conférence de presse en tant que nouveau président de Copacel, Christian Ribeyrolle a fait preuve d’une très grande prudence. Pour l’exercice 2022, l’Union française des industries des cartons, papiers et celluloses fait état d’un chiffre d’affaires de 7,7 milliards d’euros en progression de 31%. Spectaculaire, ce résultat n’est pour autant que le fruit de l’inflation. L’industrie papetière française a répercuté « les hausses vertigineuses » de l’énergie, des matières premières et des coûts de production.

Conjugués, ces trois facteurs constituent les principaux ingrédients d’une « polycrise » inédite. En termes de production, la baisse de 3,7%, à 7,1 millions de tonnes, est à mettre sur le compte de divers facteurs conjoncturels – des arrêts de production et des sinistres, mais aussi des pénuries de bois ou un manque d’eau – qui ne reflètent pas la performance in fine « satisfaisante » de l'industrie papetière compte tenu du contexte. Locomotive de la filière avec 66% des volumes, l’emballage enregistre un retrait de 3,3%, à 4,8 millions de tonnes. Dans le détail, les papiers pour ondulé (PPO) baissent de 2,5%, à 3,8 millions de tonnes, et le carton fléchit de 15,2%, à 578 000 tonnes. Seul le souple progresse de 20%, à 270 000 tonnes. En déclin structurel, le graphique perd encore des parts de marché. Au terme d’une année de « montagnes russes », les papiers et cartons à recycler (PCR) reculent logiquement de 5,1%, à 5 millions de tonnes, le niveau de 2020.


Carnets de commandes maigrelets

Face aux multiples « incertitudes » amplifiées par la guerre en Ukraine, Copacel se garde bien de dégager des perspectives pour 2023. Atone en raison de carnets de commandes maigrelets, le début d’année s’inscrit dans le mouvement de destockage initié au second semestre 2022. Néanmoins, la bascule des plastiques à usage unique vers la cellulose offre toujours des perspectives de croissance. Avec le démarrage de deux nouvelles capacités de PPO, les PCR pourraient être sous tension. L’équilibre entre l’offre et la demande passe désormais par une réduction des exportations des vieux papiers en application du principe de proximité qui prévaut pour le commerce des déchets. Pour faire face, Copacel souhaite que les pouvoirs publics favorisent la compétitivité de l’industrie française en réduisant notamment les impôts de production. Trois dossiers sont enfin en haut de la pile des urgences : le projet de règlement sur les emballages et déchets d’emballages (PPWR), les quotas de CO2 et la lutte contre la déforestation. Pour finir, une dernière alerte concerne les tensions en matière de recrutements.