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Auvergne-rhône-alpes : pour les syndicats du btp, "reculer l'âge de départ à la retraite est une aberration"

Source: journal-du-btp.com publié le 17 janvier 2023 par Eric SEVEYRAT et Tony FONTENEAU

Pour les représentants des organisations syndicales du BTP, le recul de l'âge de départ à la retraite n'est pas acceptable. Ils réclament également une meilleure prise en compte de la pénibilité.

Elisabeth Borne a présenté, ce mardi 10 janvier en conférence de presse, les principales mesures entourant laréforme des retraites. Plusieurs intéressent particulièrement le secteur du BTP, à commencer par l'allongement de l'âge de départ et la clarification des critères de pénibilité.

"La réforme des retraites est inacceptable"
Pour Franck Serra, secrétaire général de la fédération FO de la construction BTP, organisation présente dans 129 métiers, c'est loin d'être satisfaisant. "Nous organiserons et participerons à des actions de manifestation sociale dès le 19 janvier, et ce n'est que le début. Le préavis commence le 19, et les grèves peuvent continuer le 20 et les jours suivants."

Pour le représentant de Force ouvrière, "cette réforme est inacceptable en l'état. Il ne faut pas retarder l'âge légal de la retraite à 64 ans, tout particulièrement pour les métiers les plus pénibles de notre secteur, que l'on soit dans les enrobés, les travaux de hauteur, le port de charges lourdes, qui fait encore partie du métier malgré ce que l'on dit sur les nouveaux outils. Cela va inévitablement aggraver et multiplier des situations de personnes en inaptitude physique à partir de 55/60 ans et même avant."

"Ces salariés usés vont être à la charge de l'assurance maladie, puis se retrouver au RSA en attendant l'âge légal, alors qu'avec un découpage ciblé par métiers et par fonctions, les personnes les plus concernées par la pénibilité pourraient prendre leur retraite plus tôt. Dès 2011, nous avions des accords de branches prêts à appliquer."

Les quatre critères de pénibilité pas réintégrés
Le son de cloche est à peu près le même pour Patrick Blanchard, son homologue de la CFDT construction et bois. "Allonger l'âge de départ à 64 ans, c'est un changement extrêmement brutal pour les salariés de la construction. Dans notre secteur, on a des salariés qui ont fait des études courtes, voire pas du tout d'étude. Et même s'ils devraient pouvoir bénéficier du dispositif de carrière longue (NDLR : possibilité de partir plus tôt pour ceux qui ont démarré leur carrière avant 18 ans), ça veut quand même dire 12 à 18 mois de plus pour eux après la réforme."
Autre souci selon Patrick Blanchard, le manque de prise en compte de la pénibilité. "Les quatre facteurs du compte pénibilité qui avaient été supprimés en 2017 (NDLR : les manutentions manuelles de charges, les postures pénibles, les vibrations mécaniques, les risques chimiques) n'ont pas été réintégrés notamment. Et c'est ce qui détruit la santé de beaucoup de salariés du BTP qui se retrouvent, une fois à la retraite, à déclarer une maladie."

En travaillant plus longtemps, on va faire payer un impôt à une catégorie de travailleurs qui est déjà la plus défavorisée"

Le représentant de la CFDT l'affirme, "ça n'est pas du tout un projet de réforme juste. Pour nous, on va faire payer un impôt, en travaillant plus longtemps, à une catégorie de travailleurs qui est déjà la plus défavorisée."

Selon le représentant syndical de FO Franck Serra, les accords de branches peuvent resservir lors d'une prochaine négociation : "Nous avons des fiches métier par métier qu'il faut simplement réactualiser avec les nouveaux articles du code du travail." La centrale syndicale FO a fait ses calculs et estime qu'il "faudrait 35 euros par an et par salarié pour trouver les 18 milliards que l'Etat prétend chercher pour sauver les retraites."